Hépatite virale

L’hépatite est une inflammation aiguë ou chronique du foie, généralement due à une infection virale. Deux types d’hépatites virales (B et C) constituent ensemble la principale cause de la cirrhose et du cancer du foie. Aujourd’hui, l’hépatite virale représente un problème majeur de santé publique à l’échelle mondiale. Elle touche des centaines de millions de personnes dans le monde et provoque une morbidité, un taux de mortalité et des pertes socio-économiques considérables.

Application Clinique
Août 2017

  • Les cinq formes d’hépatite virale identifiées touchent environ 400 millions de personnes dans le monde.
  • Plus de 600 000 personnes meurent chaque année de maladies associées à l’hépatite B chronique (350 000 personnes pour l’hépatite C).
  • L’hépatite A figure parmi les principales infections d’origine alimentaire et peut provoquer d'importantes épidémies. Dans les pays en voie de développement, 90 % des enfants âgés de 10 ans sont infectés.
  • La plupart des personnes atteintes d’hépatite chronique ne le savent pas.

Sources: WHO fact sheets on Hepatitis B (No204), C (No 164), & A (No 328), July 2013 
 

Définition

L’hépatite est une inflammation du foie. L’infection aiguë de certains types d’hépatites peut devenir chronique et potentiellement provoquer des maladies du foie, dont la cirrhose et le cancer. Son développement peut être dû à l’alcoolisme ou aux médicaments, mais il est très généralement provoqué par une infection virale. Cinq virus d’hépatites distincts ont été identifiés : A, B, C, D et E. Tous types confondus, ils touchent environ 400 millions de personnes dans le monde. Les hépatites A, B et C sont les types les plus courants.

La prévalence des hépatites B et C, qui peuvent provoquer des hépatites chroniques, est particulièrement forte. Ces hépatites sont la principale cause de cancer et de cirrhose du foie. Elles ont aussi le plus fort taux de mortalité1,2,3. La cirrhose due à une hépatite est à l’origine de nombreuses greffes du foie2.

Les modes de transmission varient selon le type de virus (voir ci-dessous). Des vaccins sont disponibles pour les hépatites A et B ; dans les autres cas, l’hygiène et l’éducation contribuent à la prévention. Durant la phase aiguë, l’hépatite peut provoquer des symptômes similaires à ceux de la grippe (par exemple, des nausées et des vomissements), la jaunisse, des selles blanchâtres et une urine foncée. Néanmoins, l’hépatite virale est de nature largement asymptomatique, par conséquent, la plupart des personnes ne savent pas qu’elles en sont atteintes. C’est la raison pour laquelle l’hépatite virale est qualifiée d’« épidémie silencieuse ».

 

Modes de transmission potentielle de l’hépatite virale

Mode de transmission

VHA

VHB

VHC

VHD 

VHE

Eau et nourriture contaminées le plus commun non non l'infection pour le VHD est liée à l'infection par le VHB  le plus commun
Sang (ex : transfusion) ; instruments contaminés dans les établissements de soin ; partage des seringues entre usagers de drogue non oui oui rare
Rapport sexuel avec une personne infectée rare oui oui rare

Transmission mère-enfant

rare oui oui rare

VH : virus de l'hépatite
 

Diagnostic

Il est parfois difficile de diagnostiquer une hépatite, car celle-ci peut être asymptomatique ou présenter des symptômes non spécifiques.

  • Symptômes non spécifiques ou absents (90 % des cas) :
    • Douleur de l’hypochondre droit, fièvre
    • Nausées et vomissements, arthralgie
    • Urticaire
  • Symptômes spécifiques (≤ 10 % des cas)4 :
    • Ictère (jaunisse)
  • Formes graves : hépatite fulminante
    • Signes cliniques : encéphalopathie hépatique
    • Signes biologiques : taux de prothrombine (< 50 %) ; taux de transaminases non corrélé à la gravité de l’hépatite fulminante

Lorsqu’un clinicien suspecte une hépatite chez un patient, connaître les antécédents de son patient peut l’aider à orienter son diagnostic.1,2 Les personnes qui présentent un risque plus élevé sont notamment les suivantes :

  • Les personnes atteintes du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) présentent un risque plus élevé d’hépatite B et C. On estime que ¼ des personnes infectées par le VIH aux Etats-Unis sont également infectées par le VHC.2
  • Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes2
  • Les usagers de drogues injectables2
  • Les personnes séjournant dans des établissements de santé ou des établissements correctionnels2
  • Les professionnels de santé2
  • La plupart des personnes vivant dans les pays à faibles ressources contractent l’hépatite A pendant l’enfance1,2
  • Les habitants de l’Asie et des îles Pacifiques présentent un risque plus élevé d’hépatite B2

Les symptômes causés par les différents types d’hépatites étant similaires lors de la phase aiguë, il est important d’effectuer des tests sérologiques pour déterminer le type de virus et la date à laquelle il a été contracté. Une fois les résultats sérologiques obtenus (avec une biopsie du foie afin d’évaluer la gravité, le cas échéant), un traitement et des mesures de prise en charge appropriés sont mis en œuvre.

 

Hépatite virale : guide rapide des marqueurs sérologiques

Situation

Hépatite

Marqueurs sérologiques

Hépatite aiguë
A
 
B

 

C
 
D
 
E

Anti-VHA IgM

HBsAg / Anti-HBc IgM /Anti-HBc totaux /Ag HBe/Anti-HBe

Anti-VHC*

 
VHD IgM, Ag Delta
    
VHE IgM / VHE IgG
 
Hépatite chronique B
 
C

HBsAg / Anti-HBc, puis Ag HBe / Anti-HBe

Anti-VHC

Dépistage VHB prénatal B

Ag HBs : Si Ag HBs + :

• Mère : surveillée pour Ag HBe / Anti-HBe

• Nouveau-né : anti-HBs quantitatifs après vaccination

Groupes à risque B
 
 
 
C

Anti-HBc
•  si -  → vaccination
•  si +  → Ag HBs quantitatifs / Anti-HBs

  
Anti-VHC*

Vaccination VHB B

Avant vaccination : anti-HBs quantitatifs totaux

•  si - → vaccination

•  si + → Ag HBs quantitatifs / Anti-HBc totaux

Après vaccination : anti-HBs quantitatifs totaux

Vaccination VHA A

Patient > 30 ans : anti-VHA totaux

•  si -  → vaccination

 

Prévention / Traitement 

Prévention

L’incidence de l’hépatite virale est inégalement répartie dans le monde. Ceci est principalement dû à l’inaccessibilité des mesures de prévention dans les populations et les pays à faibles ressources. C’est pourquoi les directives internationales de l’OMS en matière de prévention et de contrôle des hépatites virales visent à adapter les réponses aux spécificités des contextes nationaux et régionaux3. Dans la majorité des cas, cette approche s’accorde avec les principales stratégies en matière de santé dans le monde. En ce qui concerne les hépatites, les stratégies de prévention essentielles résident dans l’accès universel pour les enfants au vaccin de l’hépatite B, une amélioration de l'hygiène et des pratiques à l’intérieur et à l’extérieur des établissements de santé, et un dépistage

Vaccination : Des vaccins efficaces sont disponibles pour les hépatites A et B2,3. Le vaccin contre le VHB protège également du VHD, car ce dernier touche uniquement les populations déjà atteintes du VHB. La vaccination universelle des enfants donne de très bons résultats dans la maîtrise du nombre d’infections à VHB. La vaccination permet également de réduire les transmissions mère-enfant (principal mode de transmission du VHB). Enfin, les programmes de sensibilisation et de vaccination ont pour but de réduire l’épidémie chez les adultes, en particulier dans les groupes à risque. Dans certains pays, la vaccination est obligatoire pour certains groupes à risques.

Hygiène : Une bonne hygiène est une méthode de prévention importante pour tous les types d’hépatites virales. Citons les mesures suivantes :

  • Utiliser de l’eau de consommation propre et manipuler les aliments de manière hygiénique
  • Se laver les mains convenablement
  • Avoir des rapports sexuels protégés
  • Usagers de drogues injectables : ne pas échanger les seringues et participer à des programmes d’échange de seringues
  • Etablissements de santé : appliquer les mesures essentielles de contrôle des infections et les techniques aseptiques ; ne pas réutiliser les aiguilles et les seringues ; effectuer les injections de manière sécurisée

Dépistage : Le dépistage des personnes dans les populations à risque et les produits sanguins favorisent la réduction des épidémies d’hépatites2,3.

 

Traitement

Le traitement des différents types d’hépatites varie largement, de même que le traitement des formes aiguës et chroniques.

Hépatite A

Se résout généralement d’elle-même. Le traitement des symptômes comprend le repos et l’élimination de la consommation d’alcool.

Hépatite B

Une infection à VHB aiguë n'est généralement pas traitée chez l'adulte immunocompétent, car elle doit se résoudre naturellement.

Traitements actuels pour les VHB chroniques5 :

  • Interféron alpha pégylé (IFN Peg)
  • Analogues de nucléosides :
    • Traitements de première intention : Entecavir (ETV), Tenofovir (TDF)
    • Traitements de deuxième intention : Adefovir, Telbuvidine, Lamuvidine
  • Une greffe du foie peut être envisagée en cas de cirrhose décompensée
  • Surveillance thérapeutique recommandée pendant le traitement, à la fin de celui-ci et à une certaine période après l’arrêt du traitement

Hépatite C

Aucun traitement spécifique pour l’hépatite C aiguë.

Traitement de référence pour les VHC chroniques6 :

  • Génotype 1 (60 % des patients) Interféron alpha pégylé + ribavirine + agent antiviral direct (Boceprévir ou Telaprévir)

  • Autres génotypes : IFN Peg + ribavirine

  • Durée du traitement : 48 semaines pour le génotype 1, 24 semaines pour les autres génotypes
  • Critère intermédiaire pour déterminer l’efficacité thérapeutique : réponse virale soutenue
  • La durée et l’efficacité de la thérapie dépendent du génotype
  • La surveillance du traitement doit être effectuée :
    • A T0 avant le début du traitement
    • Régulièrement après plusieurs semaines de thérapie, généralement aux semaines 4, 12, 24, 36, 48, etc.
    • En fonction du génotype, des médicaments et de la réponse virale
  • Nouvelles tri-thérapies disponbile depuis 20147:
    • IFN Peg + RBV + Sofosbuvir ou Simeprevir
  • Traitements sans IFN Peg disponibles également depuis 20147 :

Hépatite D

Aucun traitement spécifique pour l’hépatite D aiguë. Voir la prévention et le traitement de son virus assistant, le VHB.

 

Hépatite E

Généralement, aucun traitement spécifique n’est administré pour l’hépatite E aiguë. Le traitement à base de ribavirine peut néanmoins s’avérer efficace. Pour les patients immunodéprimés, les traitements immunosuppresseurs peuvent être réduits. Dans les autres cas, le traitement vise généralement l’amélioration des signes et des symptômes.

 

Recommandations

  • WHO: Global policy report on the prevention and control of viral hepatitis in WHO member states. 2013.
  • WHO: Guidance on prevention of viral hepatitis B and C among people who inject drugs. 2012.
  • CDC: Recommendations for Routine Testing and Vaccination for Chronic Hepatitis B virus Infection. 2008.
  • CDC: Recommended Testing Sequence for Identifying Current Hepatitis C Virus (HCV) Infection. 2013
  • American Association for the Study of Liver Disease/Infectious Diseases Society of America. Recommendations for Testing, Managing, and Treating Hepatitis. 14.02.2014
  • World Gastroenterology Organisation Practice Guideline for Hepatitis B. 2008.
  • European Association for the Study of the Liver. EASL Clinical Practice Guidelines: Management of chronic hepatitis B virus infection. 2012.
  • European Association for the Study of the Liver. EASL Clinical Practice Guidelines: Management of hepatitis C virus infection. 2013.
  • Health Protection Agency (UK). Guidance for the Prevention and Control of Hepatitis A Infection. 2009.

 

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1)     WHO fact sheets: Hepatitis A (No 328), B (No204), and C (No 164), July 2013

2)     CDC website: cdc.gov/hepatitis

3)     WHO: Global policy report on the prevention and control of viral hepatitis in WHO member states. July 2013.

4)     Lefrère JJ, Lunel F, Marcellin P, Pawlotsky JM, Zarski JP. Guide pratique des hépatites virales. MMI Ed, Paris, 1998.

5)     European Association for the Study of the Liver. EASL Clinical Practice Guidelines: Management of chronic hepatitis B virus infection. 2012. 

6)     European Association for the Study of the Liver. EASL Clinical Practice Guidelines: Management of hepatitis C virus infection. 2013 revision. 

7)     American Association for the Study of Liver Disease/Infectious Diseases Society of America. Recommendations for Testing, Managing, and Treating Hepatitis. 14.02.2014
 

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